Fondée en 118 av. J.-C. par les Romains, la Colonia Narbo Martius était sur la via Domitia reliant l'Italie à l'Espagne. Comptoir commercial, rattaché à l’oppidum celte de Montlaurès, tout proche, elle devint en 22 av. J.-C, sous Auguste, la capitale de la Gaule narbonnaise et, avec sa superficie de quelque 100 hectares, demeura jusqu'à la fin de l'Antiquité l'une des villes les plus importantes de la Gaule. Vers la fin du IIIe s, elle se resserra derrière une muraille et ne comportait plus que 16 ha. Elle déclina au cours de l'Antiquité tardive et, en 461, sous le règne de l’empereur Sévère, le roi Théodoric II obtint Narbonne qui fut ainsi intégrée au royaume wisigoth de Toulouse. Théodoric était nettement romanisé; tel ne fut pas le cas de son successeur Euric qui persécuta les catholiques nicéens et agrandit le royaume wisigoth jusqu’à la Loire, suscitant la colère des gallo-romains et des Francs.
En 484, Alaric II succéda à son père et tenta en vain de négocier avec Clovis, nouveau chef des Francs. En 507, il mourut à Vouillé; les Francs occupèrent Toulouse mais la Septimanie (Narbonnaise) continua à faire partie du royaume wisigoth d’Espagne, Narbonne demeurant la capitale de la province gauloise du royaume de Tolède et résistants aux assauts francs.
En 720, la ville fut conquise par les Musulmans venus de la péninsule Ibérique. En 735, ils s’emparèrent d’Arles. Les Francs en profitèrent pour assiéger Narbonne. En 737, l'armée arabe venue en renfort d’Espagne fut battue par les troupes de Charles Martel. En 759, Narbonne tomba aux mains de Pépin le Bref ; ce fut la fin de la conquête arabe.
Si à l'époque impériale romaine, la ville était ornée de monuments majestueux, n’en subsistent que des entrepôts souterrains, les arches d'un pont, de nombreux éléments sculptés ou gravés entreposés dans le musée lapidaire de l'ancienne église Notre-Dame de Lamourguier.
Eglise Notre Dame de Lamourguier, Place Lamourguier, 11100 NARBONNE
Le plus grand musée lapidaire après Rome situé dans un ancien couvent de bénédictins. Plus de 1300 blocs, inscriptions, bas-reliefs d'époque gallo-romaine, vestiges de monuments funéraires antiques réduits en blocs pour être incorporés dans les fortifications ont été rassemblés et forment une impressionnante collection. Rustique (en latin Rusticus) fut ordonné prêtre à Marseille, puis consacré évêque de Narbonne vers 430. Il dut subir le siège de Narbonne par le roi wisigoth Théodoric I et l'occupation de sa province par ces adeptes de l'arianisme. On lui doit la reconstruction de la cathédrale incendiée en 441; sur un linteau de marbre blanc conservé au musée lapidaire de Narbonne, on conserve une inscription évoquant l’inauguration en 445.
- Saison basse du 1er octobre au 31 mai - Tous les jours 10h à 12h / 14h à 17h - sauf le mardi
- Saison haute du 1er juin au 30 septembre - Tous les jours 10h à 18h
- Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 11 novembre et 25 décembre.
Tel 00 (0) 4 68 65 53 58 -- musees@mairie-narbonne.fr
La ‘crypte’ de l'église paléo-chrétienne Saint-Paul ou basilique Saint-Paul-Serge. L’ancienne collégiale fut édifiée à l’emplacement du tombeau de saint Paul, premier évêque de Narbonne et une importante nécropole se développa autour de sa sépulture. Vers 1180, une église préromane fut érigée au-dessus de l’ancien bâtiment. Au cours de remaniements en 1244, le tombeau du saint fut implanté dans le chœur de l'église.
Des fouilles ont mis au jour un édifice romain orné de mosaïques polychromes (IIe ou IIIe s) dont le sol a été entamé pour enfouir six sarcophages chrétiens (fin bas empire – haut moyen âge). Aux environs, on a découvert des sarcophages de l'école « d'Aquitaine », attribuables à l'époque wisigothe. L’ancien cimetière paléochrétien (IIIe-IVe siècle), appelé la « crypte », conserve deux magnifiques sarcophages illustrant les deux courants artistiques de l’art funéraire. Le plus célèbre, ‘de l’école d’Arles’, est le mausolée d’une famille romaine aisée, dont les défunts sont représentés sur le couvercle de part et d’autre d’un cartouche et encadrés par la Lune et le Soleil. Une des faces est ornée de strigiles cernant une Victoire. L’autre sarcophage au couvercle à quatre pans appartient à l’école d’Aquitaine. Dans la crypte, on voit aussi des amphores conservant des restes d’enfants, pratique fréquente dans l’Antiquité tardive pour les tout jeunes défunts (jusqu’à 4-5 ans).
Toute l’année
Tous les jours sauf le dimanche de 9h à 12h /et de 14h à 18h
Fermetures annuelles : 01/01, 01/05, 11/11.
Le Musée archéologique, situé dans le palais des archevêques de Narbonne, présente du matériel archéologique local allant de la préhistoire au moyen âge. On y admirera les fresques gallo-romaines découvertes sur le site du Clos de la Lombarde.
Site archéologique du Clos de la Lombarde, 28, rue Chanzy : vaste quartier résidentiel en bordure de la Voie Domitienne, proche d'une vaste nécropole, comportant de grandes demeures, d’où proviennent les fresques présentées au musée archéologique.