Annexe : CANEJAN (GIRONDE)

A Canejan, au SW de Bordeaux, on a découvert des sarcophages autour de l’église Saint-Vincent, témoignant de l’existence probable d’un lieu de culte à l’époque mérovingienne. Insolite reliquat de croyances lointaines, l’église dispose d’une ‘veyrine’, une pierre percée censée éliminer le mal chez tout individu passant entre ses montants. Aujourd’hui, elle sert à purifier les enfants lors du baptême.

En 720, les Arabes franchissent les Pyrénées et pillent Bordeaux, avant d'être arrêtés en 732 par Charles Martel près de Poitiers. Sous le règne de Charlemagne, l'Aquitaine devient un royaume allant du Rhône à l'Atlantique. En 877, elle se divise en un duché de Gascogne au sud de la Garonne un duché d'Aquitaine, comprenant la Saintonge et le Poitou, avec Bordeaux comme capitale

Spécialités : Canelé (petit gâteau), ‘Sarments du Médoc’, cèpe de Bordeaux, asperges mauves du Blayais, lamproie’ à la bordelaise’, civelles, ou ‘pibales’, vin, etc…

MUSÉE D’AQUITAINE

20 cours Pasteur, 33000 Bordeaux - Tel 00 33 (0) 5 56 01 51 00 - musaq@mairie-bordeaux.fr

Tous les jours de 11h à 18h sauf lundi et jours fériés

La section ‘préhistoire’ possède des œuvres célèbres, comme les bas-reliefs avec la Vénus à la corne (Laussel, Dordogne), les miniatures de l’abri Morin (Gironde), le mobilier de plusieurs grands sites archéologiques (grotte ornée de Pair-Non-Pair, site du Cap Blanc, grotte sépulcrale d’Eybral).

Outre des vestiges architecturaux monumentaux, comme ceux du temple des Piliers de Tutelle, une splendide mosaïque, la section ‘antiquité’ offre de Burdigala la vision d’une cité aussi prospère que cosmopolite dans laquelle on trouve le panthéon classique, des divinités gauloises romanisées, tout comme le culte de Mithra.

La fin du bas-empire et la période mérovingienne présentent quelques éléments chrétiens, une mosaïque avec plan d’une basilique, du matériel (plaque-boucles de ceintures) traduisant une influence wisigothe, des sarcophages et chapiteaux en marbre des Pyrénées sculptés.

EGLISE-ABBATIALE SAINT-SEURIN (Place des Martyrs de la Résistance)

Edifiée sur un oratoire du Ve s, l’église Saint-Seurin (VIe s) possède une crypte qui, outre un autel romain, renferme des sarcophages du bas-empire et plusieurs exemplaires mérovingiens chrétiens (VIe s) en marbre des Pyrénées, ornés de délicats motifs végétaux et animaux, ainsi que du chrisme, témoignages de la foi en la résurrection (ouvert le samedi PM).

Sarcophage à décor végétal (© Musée d'Aquitaine / 12360)

Au IVe s, le christianisme se répand comme en attestent l’édification de l'église-cathédrale Saint-Etienne et la conversion de hauts personnages : Ausone, rhéteur à l’université fondée en 286, Paulin de Nole, Sulpice Sévère. En 333, un pèlerin parti de la cité pour Jérusalem rédige le plus ancien témoignage connu d'un chrétien d'Occident en Terre sainte : l'Itinerarium Burdigalense.

Au début du Ve siècle, les Huns d’Attila menacent l'Empire romain d'Occident, chassant vers l’ouest des peuples germaniques : en 408, les Vandales dévastent Bordeaux et sa région avant de traverser les Pyrénées. En 414, les Wisigoths s’emparent de la ville et signent un traité de paix avec l’empereur romain Honorius, en échange de leur aide contre les Huns. En 475, profitant de l’affaiblissement de l’Empire, Euric, roi des Wisigoths, s’empare du territoire allant de la Loire au sud de l’Espagne avec Tolosa comme capitale. Afin de lutter contre l’arianisme des Wisigoths, les évêques aquitains réclament l’aide de Clovis, roi des Francs, converti au catholicisme. En 507, après la bataille de Vouillé, ce dernier entre dans Burdigala avec son armée où il passera l’hiver, avant de repousser les Wisigoths au-delà des Pyrénées.

Mosaïque romaine (© Musée d'Aquitaine / X242)

L’endroit était déjà occupé au néolithique et à l’âge des métaux. Il faudra deux ans au légat, Crassus pour vaincre les Aquitains vers 56 av. J.-C. et faire de leur cité la Burdigala romaine. Son idéale localisation dans un méandre de la Garonne, fleuve subissant de puissantes marées, assurant la jonction entre l'estuaire de la Gironde et l'océan, explique l’essor de la ville. Emporium ou comptoir commercial entre Atlantique et Méditerranée, pays de Loire - Charentes et Pyrénées - péninsule ibérique, la cité se développe grâce aux échanges : étain, cuivre, céramique grecque, blé, vin ... Un port intérieur (le bassin Navigère) abrite les navires, tandis que la ville se développe sur 125 ha et que des édifices prestigieux (temple, thermes, amphithéâtre, maisons opulentes) apparaissent sur les plateaux. A la fin du IIe s, Burdigala devient capitale de l'Aquitaine seconde. Le IIIe s, période troublée par de premières invasions germaniques, voit la cité réduire sa surface à un castrum de quelque 30 ha, derrière de hauts remparts percés de quatre portes. Burdigala est la ville natale d’Ausone, qui attire les lettrés de la Gaule à la Grèce.

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