Cambrai apparaît pour la première fois sous le nom de Camaracum (ou Camaraco) sur la table de Peutinger (une carte des voies romaines) au milieu du IVe siècle. C'est un bourg rural (vicus) au croisement des voies qui relient Amiens à Bavay et Arras à Vermand. Bavay est alors la capitale de la cité des Nerviens, à laquelle appartient Camaracum.
Au milieu du IVe s, l'avancée des Francs pousse les Romains à fortifier la route Cologne – Boulogne. Par sa position stratégique importante, Cambrai supplante Bavay et devient « Civitas camaracensium ».
Vers 445, commandés par le roi Clodion le Chevelu, les Francs Saliens s'emparent de la ville. Vers 509, selon une légende non vérifiée, Clovis unifie les royaumes francs en éliminant l'un après l'autre ses parents, parmi lesquels son neveu Ragnacaire qui régnait alors sur Cambrai. La ville définitivement rattachée au royaume des Francs, Clovis charge (saint) Vaast de ré-évangéliser le nord de la Gaule. Ce dernier meurt en 540 après avoir unifié les deux évêchés d'Arras et de Cambrai. L'un de ses successeurs, (saint) Wédulphe, transfère le siège épiscopal à Cambrai. Au cours de son long épiscopat, saint Géry, mort vers 625, fonde des églises où il fait déposer des reliques et construit un palais épiscopal. (Saint) Aubert poursuit son oeuvre, si bien qu'à la fin du VIIe siècle le bourg rural a pris l'aspect d'une authentique ville qui comporte plusieurs églises. La bataille livrée par Charles Martel contre Rainfroi et Chilpéric II le 21 mars 718 à Vinchy, près de Cambrai, marque la fin de la dynastie mérovingienne.
Le traité de Verdun de 843 qui partage l'empire de Charlemagne voit le début d'une période de troubles pour Cambrai. Le comté du Cambrésis est inclus dans le royaume de Lothaire (Francie médiane), puis de Lothaire II (Lotharingie). Reprise par Charles le Chauve à la mort de Lothaire II, la Lotharingie est définitivement rattachée au Saint-Empire romain germanique par Henri l'Oiseleur en 925. En conséquence l'Escaut devient pour huit siècles la frontière entre le royaume de France et l'Empire, situation qui fera de Cambrai l'enjeu d'affrontements perpétuels entre ses voisins. La ville, qui continue à prospérer, est envahie et pillée par les Normands (850 et 880).
Lien
Musée municipal (riche matériel provenant des nécropoles mérovingiennes de La Rue des Vignes et de Busigny)
15, rue de L'Epée, 59400 Cambrai
tel : 33 (0) 3 27 82 27 90
Saint Géry
Né vers 550 dans une famille gallo-romaine à Eposium (actuellement Carignan) dans le diocèse de Trèves, Géry se distingua par sa piété et se retrouva vers 585 à la tête du siège épiscopal de Cambrai-Arras sous le règne de Childebert II. Dans le but d'éradiquer le paganisme, il installa une communauté au Mont-des-Bœufs à Cambrai et y édifia une église consacrée à saint Médard et à saint Loup dans laquelle il fut inhumé en 626. Un palais épiscopal jouxta bientôt la cathédrale. Cambrai prit ainsi la place d'Arras et devint une cité opulente attirant les pèlerins. Vénéré aussitôt après sa mort, Géry est crédité de quelques miracles. On l'invoque pour guérir les maladies de la peau et obtenir la libération des prisonniers.